JIM MORRISON, THE END
Il y a cinquante ans, à Paris, dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971, le corps de Jim Morrison, l’une des icônes les plus singulières du rock, est retrouvé sans vie dans la baignoire d’un appartement que le chanteur occupe avec sa compagne américaine Pamela Courson. Un décès qui, bien que connu d’une poignée d’amis, ne sera rendu public que quelques jours plus tard. Et pour cause. Pour la police, ce n’est pas le leader des Doors qui est mort à l’âge de vingt-sept ans mais un certain « Douglas James Morrison ». D’ailleurs, la branche française de sa maison de disque ignore tout du séjour parisien de l’artiste. Quant à l’origine du décès, elle variera entre les explications nébuleuses de Pamela et les versions officielles ou fantasmées qui se répandront au fil des jours, des années, des décennies - la police n’ayant, étrangement, ordonné aucune autopsie.
Arrêt cardiaque ? Complot de la CIA ? Overdose ? Malgré les déclarations des uns et les affirmations des autres et une vérité qui semblera finalement s’imposer, les interrogations n’en finiront pas d’alimenter le mythe. Une seule chose est sûre, cette nuit-là, Jim Morrison a rejoint le club des 27, ces idoles libertaires, telles Janis Joplin, Brian Jones ou Jimi Hendrix, foudroyées par leurs excès à l’âge de vingt-sept ans.
Ce film reviendra donc sur les circonstances de la mort de Jim Morrison, mais il éclairera aussi l’homme qu’il avait été et surtout celui qu’il était devenu lors de ses derniers mois d’existence à Paris, une fois sa panoplie de rock star volontairement abandonnée aux États-Unis dont il s’était enfui, poursuivi par un scandale et la justice. Une fuite entre espoirs d’une nouvelle vie auprès de ses héros littéraires, Rimbaud en tête, et errance autodestructrice, joyeuse ou sombre selon les nuits, dans un Paris dont une certaine frange de la contreculture commence, en 1971, à carburer à l’héroïne produite dans les laboratoires marseillais de la « french connection ». Celle qui rendra le président américain Richard Nixon tellement furax.
Un cold case raconté par ceux qui ont connu l’homme Morrison, au nombre desquels Sam Bernett, directeur artistique du Rock’n’roll Circus que Morrison hanta, le photographe de guerre Patrick Chauvel, Rosalie Varda (fille de la réalisatrice et qui, enfant, rencontra Jim) ou encore le musicien américain Phil Steele, parmi d’autres.
Un documentaire entre enquête et portrait, enrichi de nombreuses archives, pour enfin refermer le dossier Jim Morrison 50 ans après sa mort.