LA CHUTE (COOP)
« L’essentiel est de pouvoir tout se permettre, quitte à professer de temps en temps, et à grands cris, sa propre indignité. »
À notre époque où l’égo est sans cesse mis en avant, où tout semble dilué dans le virtuel, La chute de Camus a toujours de quoi faire éclater le miroir. Avant de passer ses soirées dans un bar d’Amsterdam, Jean-Baptiste Clamence fut un brillant et respecté avocat à Paris. À lui les causes perdues, la traque de la vérité... Un soir, un événement va transformer sa vie : il ne porte pas secours à une jeune femme en train de se noyer. La culpabilité ne va plus le quitter. Il va faire le bilan de ses diverses usurpations, questionner sa sincérité. Il va se livrer à une introspection sur ses faiblesses, ses lâchetés dans un bar loin des tribunaux où il jouait de sa faconde. Plaidoyer pour la liberté, contre les faux-semblants, texte traversé par l’absurde, La chute a la force de jouer chaque jour avec les émotions de celui qui l’interprète.
Au travers du roman, dans l’adaptation de Vincent Engel, Lorent Wanson, dont la carrière de metteur en scène a toujours cherché à donner la parole à ceux qui ne l’avaient jamais, s’interroge aujourd’hui lui aussi sur sa sincérité, tentant de traverser ces questions avec ses expériences au point de les rendre troublantes et volontairement floues.
La chute, dans cette adaptation proche et intime, c’est une lutte corps à corps avec les démons du siècle de la pensée en proie à l’amnésie de notre temps.