BRÛLER
La planète brûle. Qu’en dirait, si elle revenait, Lucy, l’australopithèque de 3.200.000 ans découverte dans le désert éthiopien en 1974 ? Des artistes vont lui donner voix, corps et visage sur une scène transformée en champ de fouilles où le public déambule à son gré. Une façon de matérialiser le fantasme de nos origines, d’interroger notre finitude et notre désir de la dépasser. Dans ce laboratoire évolutif, l’œuvre déploiera peu à peu son intention : convoquer le passé pour questionner le présent, allumer la flamme d’un avenir qui se cherche dans un monde dont on ne cesse d’annoncer la fin. Ensemble, brûler d’un autre feu.
La dramaturgie obéira à la logique du squelette morcelé et incomplet de Lucie : chaque bribe de texte, chaque chant, élément musical, chorégraphique, plastique, cinématographique aura sa propre autonomie. L’agencement de ces modules sera travaillé dans la mise en scène en fonction de choix opérés lors des répétitions, nourris pas des séances d’improvisation. La qualité intrinsèque de chaque module sera complémentaire aux autres. Leur complémentarité pourra paraître mystérieuse par moments, chaotique, désordonnée, à l’image du monde. De ce désordre apparent naîtra une forme que je souhaite fluide, poreuse, inclusive et dynamique. Elle tiendra également compte de la présence des spectateur•ices qui - par leur circulation dans l’espace scénique - influenceront le parcours des interprètes sur scène.