1984
Imaginez… Un monde où la technologie permet à certains de connaître nos moindres faits et gestes, nos moindres pensées. Imaginez… Une nation énorme dirigée par un fantoche au vocabulaire restreint qui assène avec aplomb les contre-vérités qui le servent. Imaginez… Ce même fantoche qui assoit son pouvoir sur les sentiments primaires du peuple : haine, rejet de l’autre, réflexe sécuritaire. Qui entretient des relations conflictuelles avec d’autres puissances dans le seul but d’entretenir la peur. Imaginez… Un travail sur le langage qui rend acceptables les idées les plus violentes et empêche l’expression de toute idée complexe. Imaginez… Des médias qui diffusent volontairement des fake news Pour manipuler l’opinion publique à des fins politiques. Des masses abreuvées de faits-divers, d’infos sportives et de jeux stupides. Un peuple gavé de malbouffe qui a oublié les saveurs les plus simples. Une pensée basée sur l’affirmation au détriment de la réflexion. Des individus isolés, coupés d’eux-mêmes. Et parmi eux, quelques-uns décidés à se battre contre le système. Prêts à mourir. Prêts à commettre des actes pouvant entraîner la mort de centaines d’innocents. Les utopies sont souvent dédaignées par le monde politique qui les considère comme irréalistes. Qu’en est-il des dystopies ? Doivent-elles aussi être considérées comme irréalistes ? Dans ce chef-d’œuvre d’anticipation, George Orwell imagine un monde qui fait froid dans le dos. Et si sa seule erreur était de l’avoir situé en 1984 ? Patrice MINCKE.