ABRI OU LES CASANIERS DE L'APOCALYPSE
Depuis plusieurs années, Silvio Palomo développe avec la troupe intitulée le Comité des fêtes un langage scénique tissé de dialogues anodins, de répétitions et de tics de langage. Au départ d’un travail sur l’improvisation, ils/elles décortiquent des comportements du quotidien pour en dégager une matière éminemment théâtrale et créer de l’étonnement en révélant l’insolite au coeur de situations ordinaires.
Après La Colonie (2016) une série théâtrale en 4 épisodes, et Origine (2018), Silvio Palomo poursuit ses recherches sur les limites du langage et des rapports humains avec Abri ou les casaniers de l’apocalypse. Comme il est doux d’être chez soi !
À l’abri des regards, de la rumeur, des brouhahas, des catastrophes.
Vaquer à ses petites occupations hors de tout danger, comme si de rien.
Le cocon du logis reste pour les casaniers le dernier refuge de l’utopie. On le modèle à notre image, selon nos besoins et nos envies. Quelques plantes, à défaut d’avoir un jardin, des éclairages qui tentent de récréer la lumière naturelle, parfois même un aquarium avec quelques poissons: le tout venant composer nos paysages domestiques.
Avec Abri ou les casaniers de l’apocalypse, Silvio Palomo souhaite enfermer les personnages en vase clos. Prétexter une fin du monde, utiliser un contexte qui frôle le sensationnel et l’apocalyptique, pour interroger une petite tribu obligée de vivre ensemble dans un espace confiné. Que reste-t-il alors de leurs habitudes, de leurs manies et de leurs préoccupations ? Ou encore, comment peuvent-ils réinventer une lecture sensible de leur quotidien et de ce territoire, où le temps semble, de par la finitude de leur monde, suspendu ?