J'AI UNE EPEE
Après Violences présentée au Kunstenfestivaldesarts en 2021, la nouvelle création J’ai une épée est l’un des sommets de ce mystère , celui de l’enfance. Croisant l’enquête de terrain, la fiction et une écriture de plateau qui se trame à la jonction du son, de la scénographie, du texte et du corps, la metteuse en scène et performeuse cherche moins à « regarder les enfants » selon une logique qui, sous couvert de nouvelle attention à donner, demeure celle du ciblage des identités, mais commence par « regarder comment on regarde les enfants ».
Passant d’une histoire à l’autre dans une esthétique du stand up, une scénographie qui démultiplie le rideau de scène comme autant de castelets, une musique, composée par Elg, reprenant les codes de « l’ouverture » et de la charge épique qu’on aurait trempée dans un bain de sonorités électroniques synthétiques et colorées, Léa Drouet fera peu à peu apparaitre sans jamais le montrer directement, ce point absent de l’enfant qui insiste tout en échappant. Il ne s’agit pas de le rattraper mais peut-être juste de le laisser filer avec tout ce que cela implique de difficulté, de fragilité, de cruauté mais aussi de paillettes, de licornes au couleurs acidulées et saturées.