La reine Lear
Six ans après le succès de leur Mamma Medea, Tom Lanoye et Christophe Sermet se retrouvent pour jeter un regard neuf sur l'un des classiques de Shakespeare: Le Roi Lear.
L'écrivain flamand transforme le vieux roi en une femme et place l'intrigue dans un cadre très contemporain. L'action se déroule au cœur du monde financier international moderne, un espace virtuel où l’être humain est mis à rude épreuve paie physiquement la facture.
La reine Lear dirige un empire commercial démesuré. Elle convoque ses trois fils pour le partage supposé d’un immense héritage. Mais avant que cela ne se fasse, cette figure matriarcal imposante et étouffante exige que chacun de ses fils lui déclare son amour avec ses propres mots. L'un d'entre eux, Cornald, refuse cependant de verser dans cette exercice de flatterie et fuit vers un pays en voie de développement pour y mettre en œuvre le concept de microcrédit.
Ainsi commence la tragédie. A la fois dans une atmosphère de turbulence financière et de tempête climatique. Le jeune Cornald n’y survit pas tandis que le reste de la «famille Lear» se déchire et que l'entreprise est taillée en pièces par la concurrence.
Tom Lanoye parvient à conserver intactes la force brute et la violence du Roi Lear de Shakespeare. Dans sa mécanique narrative, la langue, le langage est plus central que le texte. Un langage de chair et de sang, sur des charbons ardents, qui remue les corps.