LE SITE
Nicolas Mouzet Tagawa développe une démarche originale d’écriture de plateau. Le point de départ de son travail est l’espace, par une approche plastique et intuitive : il rassemble des matériaux, les agence, déplace, ajuste ces éléments pour dessiner des lignes, des cadres, des contraintes. Ainsi s’active une machine à jeu où il convie ses partenaires acteurs, éclairagistes, techniciens, à des périodes de recherches successives. De cette rencontre entre un dispositif scénique et des personnalités naîtra le spectacle. On dit : le Site est un lieu qui est mu et se meut.
On dit : si les combinaisons de différents assemblages des parois du site semblent infinies, il n’en demeure pas moins que le site est commensurable. Ce sont les combinaisons de sa finitude dont nous ignorons les limites. D’où cette propriété : le site est immobile et en mouvement.
Nous voilà bien avancés.
La pandémie affirme la division entre espace public et espace privé. L’intérieur est immunité, l’extérieur communauté. Et la surveillance est déguisée en veille.
Le Site commence à être une sorte de labyrinthe existentiel déguisé en science-fiction ludique. Un lieu gigogne abyssal où les représentations ouvrent sur les représentations, où le représenté n’est jamais ce qui paraît, mais ce qui apparaît.
C’est en questionnant constamment leur position à l’intérieur du Site, les délimitations et propriétés de ce dernier que ses protagonistes nous interrogent sur la nature même de ce qui s’y présente. Un peu clowns, un peu philosophes, un peu géomètres, un peu perdus…
Promenade au sein du doute posé entre expérience sensible et loi rationnelle, solidarité entre l’observateur et l’observé. Enfance et mémoire, acteurices de théâtre.
Poésie, perception et représentation. Bienvenus dans Le Site.