L'Herbe de l'Oubli
Le 26 avril 1986, le cœur du réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl explose et prend feu, projetant un nuage de radioactivité dont on a retrouvé des traces dans toute l’Europe. Poussières, aérosols et gaz radioactifs (dont le césium et l’iode) sont projetés dans l’atmosphère. Le quatrième réacteur, nom de code « Abri », conserve toujours dans son ventre gainé de plomb et de béton armé, près de vingt tonnes de combustible nucléaire.
Tchernobyl, en Russe, se traduit absinthe, l’herbe de l’oubli…
Et trente ans après, quelles leçons retient-on de cette explosion ?
Composé à partir de la parole de survivants à la catastrophe, d’habitants proches de la zone d’exclusion en Biélorussie, de scientifiques actifs dans le dépistage de césium 137, de personnes ressources partisanes - ou non - du nucléaire qu’a rencontrés la compagnie Point Zéro ; L’herbe de l’oubli, s’inspire de la prise de témoignages réalisée à Tchernobyl par Svetlana Alexievitch, prix Nobel de Littérature 2015 (La Supplication, éditions JC Lattès).
L’utilisation des marionnettes au théâtre est la marque de fabrique de la compagnie Point Zéro (Les Trois Vieilles et L’Ecole des Ventriloques de Jodorowsky, GunFactory,…), celle-ci apporte à L’herbe de l’oubli l’indispensable humanité et la poésie qui permettent de mettre le sujet à distance.