MERE COURAGE ET SES ENFANTS
Alors que l'Allemagne entre en guerre, Bertolt Brecht, exilé en Scandinavie, écrit "Mère Courage" dont il fera ensuite, la paix revenu, une mise en scène qui fera date dans le théâtre européen de l'après-guerre. S'inspirant du roman "Les aventures de Simplicius Simplicissimus" de Grimmelshausen, il situe la pièce pendant la guerre de Trente ans qui opposa catholiques et protestants, brossant en douze tableaux tantôt comiques, tantôt dramatiques, tantôt cyniques, ou bouleversants, les pérégrinations d'Anna Fierling, cantinière tirant sa carriole de champ de bataille en champ de bataille, de Pologue en Bavière. Ne renonçant à rien pour faire une bonne affaire et préserver son gagne-pain, elle n'a ni religion, ni patrie et ne s'intéresse qu'aux petits profits qu'elle peut tirer en vendant quelques marchandises aux soldats. L'aumônier lui rappellera les risques qu'elle encourt en lui rappelant que "pour déjeuner avec le diable, il faut avec une grande cuillère". Elle verra périr ses trois enfants, Eifif, qui s'engagera dans l'armée, l'honnête Schweirkas, et Catherine, sa fille muette, mais rien ne viendra à bout de son opiniâtreté...