Oh les beaux jours
"COMMENCE, WINNIE. COMMENCE TA JOURNÉE, WINNIE."
Étendue d’herbe brûlée.
Winnie, la cinquantaine coquette, est enterrée jusqu’à la taille.
À ses côtés, un cabas dont elle extrait des objets qui lui rappellent les plaisirs et les trivialités de l’existence. Un peu en retrait, presqu’invisible, son compagnon Willie vaque à ses occupations. Le soleil brille, Winnie chantonne.
Happy days.
Mais où va-elle donc puiser cette capacité d’émerveillement ? Dans le trou où elle s’enfonce ?
En novembre 1967, le Rideau de Bruxelles présentait la création belge de OH LES BEAUX JOURS de Beckett. Jacqueline Bir y était Winnie, Claude Etienne, directeur-fondateur du Rideau, assurait la mise en scène et jouait Willie.
50 ans plus tard, Michael Delaunoy, actuel directeur du Rideau, met en scène ce chef-d’oeuvre de Beckett, à la langue ciselée et percutante. Un texte qui témoigne avec humour de notre lutte contre toute forme de perte.
Une farce tragique et tendre sur la faculté des humains à rester dignes. Malgré tout.