PREPARATIFS
"Entre novembre 1975 et mars 1977, Peter Handke rédige un journal intitulé Le poids du monde. Carnet qui consigne des choses vues, des impressions ressenties dans une écriture minimaliste et fragmentaire. Entre simplicité et précision d’un détail et le vertige du quotidien.
Voilà un spectacle qui aurait la forme d'un journal d'écrivain, où sont consignés des évènements, des choses vues, entendues, lues et imaginées. Cela parlerait du monde tel qu'il m'apparaît parfois dans ses étrangetés et ses aberrations liées à la modernité, Mais ça parlerait aussi des simples miracles du quotidien, Cela évoquerait notre relation à l'autre, à l'objet, au réel, au temps, à la lumière. La parole y serait rare.
Et comme ce qui nous entoure est bien trop complexe pour espérer en tirer une histoire, nous jouerions chaque soir une partition différente."
La création de Pascal Crochet naît dans le cadre d'une carte blanche proposée à l'artiste par le Rideau de Bruxelles, que le Théâtre définit comme "poète de la scène qui fait vibrer les corps et sourire les âmes".
Pascal Crochet a souhaité se saisir de ce temps pour tenter de mettre en forme, de mettre en corps, le mode d'observation et de recensement opéré par Peter Handke dans son ouvrage de 1977 : recenser ces présences inquiétantes, comportements symptomatiques, aberrations de la modernité, altération des agissements ou simples petits miracles des présences et des gestes du quotidien.
Il s'agit de construire le spectacle sur un principe musical, rythmique, comme une partition, comme une pièce chorégraphique. Des temps forts, des respirations, des arythmies et des silences. Des confluences de corps et de propos. Des solitudes, des attroupements.