DON JUAN (LA MONNAIE/DE MUNT)
Alors que flotte encore sur scène le parfum de la rose de Richard Strauss et celui des désagréables effluves du « bébé » de Philippe Boesmans, la programmation de concert reste imprégnée de ces deux odeurs. Strauss démontre ses multiples capacités, d’une part avec Don Juan op.20 (1888), un poème symphonique plein de fougue de ses jeunes années, dans lequel il magnifie le mythique séducteur dans une euphorie pré-MeToo, et, d’autre part, avec le délicat Concerto pour hautbois en Ré majeur, néoclassique et presque bucolique (1945), interprété par Luk Nielandt, hautbois solo de l’Orchestre symphonique de la Monnaie. La Belgique aussi se montrera sous son meilleur jour : Intervalles I (1972), une des toutes premières pièces de Boesmans pour grand orchestre, amorce un jeu raffiné d’intervalles (de tons, de temps ou d’espace) au sein d’un orchestre divisé en deux ensembles symétriques. On entendra en outre le mélancolique Adagio pour Quatuor d’orchestre (1891) de Guillaume Lekeu, un lamento pour orchestre à cordes tout en retenue.