AS SALAM ALEYKUM
Notre travail théâtral consiste à transformer la parole de personnes racisé.es en un discours qui n’appelle ni à la pitié, ni à la culpabilité. Dans le cas présent, c'est-à-dire, questionner nos histoires dans le cadre d’une théâtralité inspirée des mythes antique. Les mythes antiques traitent d'hérédité, de transmission et il se trouve qu’à nos histoires répondent celles de nos parents. Par cette rencontre entre ces deux matières nous souhaitons faire sortir cette intimité à plat. Sans gêne. Sans pathos. Sans culpabilité.
Au centre du projet, se trouve la frontière. Nous donnons naissance, de façon tangible et concrète, à cette ligne qui sépare les spectateur.ices et les interprètes. Elle marque, désormais, l’entrée vers un territoire refuge d’une Cité État, notre Cité État. Nous sommes les représentant.es d’un peuple en position de force. Les arrivant.es deviennent des réfugié.es en désir d’intégration. Dans la rencontre d’un mythe et de nos histoires, celles de nos parents, nous faisons entrer les spectateur.ices dans un récit à la frontière du réel et de la fiction.
Par cette proposition, nous allons ensemble tenter de donner naissance à un rituel d'accueil capable de guérir nos histoires. Nous entrons dans cet espace séparé.es, morcelé.es ; nous tâcherons de le quitter ensemble, uni.es.
Que la frontière devienne le catalyseur d’un esprit commun, voilà l'enjeu de ce temps que nous occupons ensemble. Et aucune chance d’échec avec un Salam Aleykum - que la paix soit sur toi - en guise de bienvenue.