DANSE MACABRE

DANSE MACABRE : les matières sombres dissèque une fascination peu avouable et compromettante, aussi intime qu’universelle : celle pour le spectacle du désastre et de la destruction. Une attirance irrésistible qui amène notamment à souhaiter percevoir le drame humain et la mort, tout en se sachant soi-même en sécurité.
Nous sommes nombreux·ses à partager « l’horreur » comme objet de fascination, sinon de distraction. Outre le succès phénoménal des films catastrophes, les vidéos d’événements tragiques réels, notamment, comptabilisent des millions de vues sur internet. À quoi répond une telle curiosité morbide ? Est-ce le même mécanisme qui pousse à ralentir aux côtés d’un accident de la route, par exemple ?
Seul en scène, Clément Thirion use tout autant de la danse que du texte pour convoquer les forces destructrices à l’œuvre dans l’Univers, sur Terre mais avant en nous-mêmes. Partant du fantasme d’anéantissement qui l’animait étant enfant, il nous guide à travers les événements collectifs, fictionnels ou réels, qui ont un jour pu faire écho à cette pulsion.
Ce faisant, à l’image d’un memento mori, DANSE MACABRE : les matières sombres nous confronte avec un humour féroce et grinçant à notre relation à la mort, et à la puissance hypnotique que celle-ci peut exercer sur nous, pour le pire comme pour le meilleur.