IPHIGENIE, AGAMEMNON, ELECTRE
Le père sacrifie sa fille pour la guerre,
La mère brisée de douleur prend un amant et ensemble ils tuent le père,
Les enfants vengent leur père et tuent leur mère et son amant !
La suite, tout le monde la connait…
Cette prodigieuse réécriture des textes mythiques les rend magnifiquement accessibles sans les banaliser. Leur éclatante modernité surgit de la forme et des procédés sans jamais sombrer dans l'anecdote. On comprend tout sans avoir besoin de référence et on y perçoit, sans effort, la ressemblance avec des comportements humains des plus ordinaires.
Aujourd'hui, il nous semble que rien n'est plus important que la reconnaissance de l'expérience pour éviter ou tenter d'éviter le pire. L'humanité est en danger et donc nos enfants sont en danger. La tragédie se situe dans cette tension entre la violence collective et l'intime des êtres. Nous nous devons de raconter ces histoires. Sacrifier Iphigénie est l'intrusion du politique jusque dans l'espace de l'affectif. Exactement le rapport entre la violence dans la guerre et celle qui se répercute dans la famille. Comme le Chœur grec, qui semble déjà au courant de tout et met en garde sur les risques de la réciprocité conjuguée à l'oubli, nous voulons raconter, jouer et chanter pour pacifier le monde.